Du bien-être à la maltraitance, une tacite question d’économie
Anfans san maltretans, tel est la phrase phare retenue cette année par l’Association Quatre Chemins pour la tenue de la 14ème édition de son festival annuel. Hormis les évènements festifs qui concernent de près ou de loin la question de l’enfance en Haïti, le festival offre à tous ceux-là qui prennent part à ses activités la possibilité de faire le tour de son slogan. Pour ce, TROIS/CENT/SOIXANTE qui lancera sous peu le second numéro de sa revue, prête main forte en animant une série de cinq conférences qui traitent de la maltraitance infantile. Celle du mercredi 23 a abordé les conséquences de la pauvreté sur les enfants, les jeunes et les familles.
Pour ce partage de connaissances et d’opinions, le Délégué Général aux Droits de l’Enfant et un représentant de la CARE se sont partagés le panel. Ils commencent par définir la pauvreté comme une notion relative: les pauvres sont ceux qui ne peuvent pas se procurer le nécessaire pour adresser leurs besoins élémentaires. Et c’est là qu’intervient la notion de relativité; selon que le pays soit plus ou moins développé, l’on parlera du simple accès à la nourriture ou de la possibilité de s’amuser. Toujours est-il que la pauvreté entraîne de lourdes conséquences dans la vie du sujet.
Les panelistes abordent la question en s’accentuant davantage sur le cas où la famille ne peut satisfaire les demandes de leurs enfants par faute de moyens économiques. Avec un salaire journalier plus qu’insuffisant, un parent haïtien par exemple doit souvent faire le choix entre fournir des lunettes de correction et garantir les frais de scolarité, et estoblige de laisser se dégrader la santé physique de sa progéniture la plupart des fois. Un autre ne peut payer des études supérieures à son enfant qui peut-être devra se tourner vers la prostitution ou autre alternative tout aussi peu recommandable.
La Convention relative aux droits de l’enfant, encore appelée Convention de New York, qui a été signée le 20 Novembre 1989, prétend justement palier à ses problèmes, ou néanmoins proposer un socle sur lequel pourrait s’appuyer ceux qui voudraient les régler. Monsieur Devos répond à une question qui lui est souvent posée dans l’exercice de ses fonctions de délégué: l’enfant n’a pas que des droits, il est vrai, mais c’est en satisfaisant leurs droits que leurs tuteurs leur apprennent le mieux à remplir leurs devoirs.
L’un des aspects sous lesquels on peut considérer la question de l’enfance a été épuisé lors de cette troisième conférence. Une vive interaction a suivi l’intervention des panelistes, et quant aux autres angles de la question, le rendez-vous est fixé pour la semaine prochaine. L’espace accueillant et approprié du bar-restaurant Yanvalou attend de recevoir les deux dernières conférences les 23 et 24 du même mois.